Pas moins de 18 000, c’est le nombre de cas de fraudes à la carte bancaire en ligne reçu par les autorités compétentes via Perceval depuis le mois de juin 2018.
Perceval n’est autre que la plateforme numérique mise en place, récemment, par le ministère de l’Intérieur pour mettre un terme aux fléaux des piratages bancaires en réseau. En effet, depuis son lancement le 09 juin dernier, elle est devenue un outil incontournable pour les particuliers victimes d’un détournement en ligne de leurs coordonnées bancaires.
L’impact de cette nouvelle arme de dissuasion bancaire a été plutôt satisfaisant : elle a atteint 17.832 signalements en l’espace de 2 mois et demi, selon un communiqué du ministère de l’Intérieur, soit 270 signalements moyens par jour. Ce chiffre correspond à 42.334 cas d’escroquerie de cartes bancaires pour une perte estimative d’environ 5,5 millions d’euros.
Toute l’équipe de Perceval est à pied d’œuvre pour appréhender les suspects
La plateforme électronique Perceval dispose d’une équipe dédiée dont la principale mission est d’élucider toutes les affaires frauduleuses signalées par les victimes.
Les enquêtes se basent sur les informations liées aux coordonnées bancaires, aux conditions d’emploi de chaque carte, ainsi qu’à la localisation des transactions douteuses effectuées par les malfaiteurs. Résultat : 17 enquêtes ont été menées en l’espace d’un trimestre dont 9 ont abouti à des arrestations immédiates.
Dans le cadre de cette lutte contre la fraude bancaire en ligne ; Cyril Piat, adjoint au chef du centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N), a réitéré l’engagement de la gendarmerie dans cette action répressive en confirmant l’affectation de six éléments supplémentaires qui travailleront à temps plein dans ce nouveau projet.
Comment fonctionne Perceval ?
Le dispositif Perceval a été conçu pour permettre à ses utilisateurs un accès et une utilisation faciles. En effet, dès la survenance d’un cas de vol ou de piratage de carte bancaire en ligne, il suffit d’ouvrir l’application et de signaler l’infraction en quelques clics en donnant le nom de la banque, la date d’infraction et le montant détourné. Ensuite, la victime recevra un document à code-barres servant de pièce justificative lors du remboursement et lors d’une éventuelle poursuite judiciaire.
Étant donné que le temps est précieux en matière d’enquête, Perceval est l’outil de signalement par excellence, car il est directement connecté aux boites de réception de la gendarmerie et du commissariat. Ainsi, la victime peut être indemnisée rapidement, car les procédures s’effectuent en un rien de temps grâce aux techniques de recoupement d’informations à l’échelle nationale.
Mieux encore, le site Perceval est équipé d’un système de pré-plainte en ligne baptisé «Pharos» et sera prochainement implémenté de «Thésée», une plateforme anti-cyber-escroqueries pilotée par la police nationale.
Avec pas moins de 1,2 million de ménages français victimes d’escroquerie en 2016, Perceval a du pain sur la planche
Le nombre de foyers français victimes de fraude à la carte bancaire a plus que doublé en six ans, c’est-à-dire 1,2 million de cas recensés en 2016 contre 500.000 en 2010. Cette situation de plus en plus préoccupante a poussé les pouvoirs publics à mettre Perceval à la disposition des utilisateurs 24 h/24 et 7j/7. D’ailleurs, elle prend en charge les affaires dont la perte est inférieure à 500 euros (8.000 signalements ont été reçus sur des fraudes inférieures à 200 euros).
Néanmoins, l’utilisation de Perceval est soumise à quelques conditions, notamment la possession de la carte bancaire, la constatation des transactions frauduleuses et la preuve de la procédure d’opposition auprès de la banque concernée.